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Acide valproïque (Depakene®)

Dernière mise à jour: 18 mars 2025

Bienvenue sur notre fiche informative sur l'acide valproïque et des médicaments de la même famille, incluant le valproate de sodium, le valproate et le divalproex, pendant la grossesse et l’allaitement. Les informations ici sont basées sur des recherches récentes et peuvent changer à mesure que la science progresse. N'oubliez pas que ce contenu ne remplace pas les conseils personnalisés de votre équipe soignante.

L’équipe du HUB GROSSESSE en SANTÉ collabore avec MotherToBaby pour vous partager de l’information sur ce sujet. La version originale est disponible ici (données de novembre 2023).

Serene, notre chatbot, peut aussi répondre à vos questions sur les médicaments durant la grossesse.

Prenez note que cette fiche informative est basée sur des données américaines et a été adaptée pour le Canada, avec une révision par nos expertes et experts canadiens. Des différences mineures existent entre les deux pays. Vérifier toujours auprès de votre professionnelle ou professionnel de santé pour des informations adaptées à votre situation.

1. Qu'est-ce que l’acide valproïque ?

L’acide valproïque est un médicament utilisé pour contrôler les crises d’épilepsie et pour traiter le trouble bipolaire et les migraines. L’acide valproïque est parfois appelé valproate de sodium, ou valproate. Certains noms de marque pour l’acide valproïque sont Depakene®, Stavzor®, et Depacon®. Un médicament similaire, le divalproex (Depakote®), se décompose en acide valproïque dans le corps. Au Canada, un nom de marque courant pour le divalproex est Epival®. Dans cette fiche, le terme « acide valproïque » regroupe tous les médicaments à base d’acide valproïque, de valproate de sodium, de valproate ou de divalproex.  

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration recommande aux personnes enceintes de ne pas prendre de valproate de sodium, d’acide valproïque ou de divalproex pour prévenir les migraines. Pour le traitement de l’épilepsie ou du trouble bipolaire pendant la grossesse, l’acide valproïque (et les autres médicaments à base d’acide valproïque) ne devraient être prescrits que si les autres médicaments ne sont pas efficaces ou ne peuvent pas être pris pour une autre raison. D’autres pays, comme le Canada, ont des recommandations similaires. 

Quand certaines personnes découvrent qu’elles sont enceintes, elles se demandent parfois si elles doivent changer leur médicament ou arrêter leur traitement. Cependant, il est très important de discuter avec votre équipe soignante avant de faire des changements. Votre équipe soignante peut discuter avec vous des avantages du traitement de votre condition et sur les risques d’une maladie non traitée pendant la grossesse. 

Je prends de l’acide valproïque*, mais je souhaite l’arrêter avant de tomber enceinte. Combien de temps ce médicament reste-t-il dans mon corps ? 

Les personnes éliminent les médicaments à des rythmes différents. Chez les adultes en bonne santé, il faut en moyenne 2 à 4 jours pour que la majorité de l’acide valproïque* ne soit plus dans le corps. 

2. Que dit la recherche sur les risques pendant la grossesse ?

Que pourrait-il se passer si j’arrêtais de prendre mon acide valproïque* et que j’avais ensuite une crise d’épilepsie pendant ma grossesse ? 

Avoir une crise d’épilepsie pendant la grossesse peut être dangereux pour le fœtus. Les complications dépendent de plusieurs facteurs comme du type de crises, de leur durée et du nombre de crises. Pendant une crise d’épilepsie, il pourrait y avoir des moments où le fœtus ne reçoit pas assez d’oxygène, ce qui pourrait avoir des effets sur son développement. Les crises peuvent aussi mettre en danger la vie de la personne enceinte et du fœtus. Une crise peut provoquer une chute ou un accident, entraînant des blessures pour la personne enceinte ou le fœtus. 

Que pourrait-il se passer si j’arrêtais de prendre mon acide valproïque* et que je faisais une rechute de mon trouble bipolaire pendant ma grossesse ? 

Les personnes enceintes qui ont un trouble bipolaire et qui arrêtent leur traitement pendant la grossesse peuvent avoir un plus grand risque d’avoir des symptômes de dépression ou de manie, ce qui peut être dangereux pour elles et pour leur fœtus. Les épisodes de dépression ou de manie peuvent être très stressants pour une personne enceinte. Pendant ces épisodes, il peut être plus difficile de prendre soin de soi et de rester en sécurité. 

Je prends de l’acide valproïque*. Est-ce que ça peut diminuer mes chances de tomber enceinte ? 

Certaines études montrent que les personnes qui prennent de l’acide valproïque* pourraient avoir un risque plus élevé de développer un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une condition médicale qui peut mener à des difficultés pour devenir enceinte. Des études ont montré que les personnes atteintes d’épilepsie ou de trouble bipolaire peuvent avoir des problèmes avec leur cycle menstruel, ce qui pourrait rendre plus difficile le fait de tomber enceinte. Ces difficultés pourraient être causées par les maladies plutôt que par le médicament. 

Est-ce que l’acide valproïque* augmente le risque de fausse couche ? 

Les fausses couches sont fréquentes et peuvent arriver dans n’importe quelle grossesse pour de nombreuses raisons différentes. On ne sait pas si l’acide valproïque* augmente le risque de fausse couche. 

Est-ce que l’acide valproïque* augmente le risque de malformations congénitales ? 

Toute grossesse commence avec un risque de 3 à 5 % de malformations pour le bébé à la naissance. C’est ce qu’on appelle le « risque de base ». Toute grossesse commence avec un risque de Les études ont montré l’acide valproïque* pendant la grossesse augmente le risque de ce qu’on appelle « l’embryopathie à l’acide valproïque ». Cette condition inclut des malformations mineures et majeures. Les malformations sont dites « majeures » si elles ont besoin d’une chirurgie pour être corrigées. Les malformations majeures les plus fréquentes avec l’acide valproïque* sont des malformations du cœur, une fente labiale (lèvre qui ne se forme pas correctement et nécessite une chirurgie après la naissance), ou des malformations du tube neural (une ouverture dans la colonne vertébrale ou le crâne du bébé). Certains bébés exposés à l’acide valproïque* peuvent aussi avoir des malformations dites « mineures » comme une lèvre supérieure fine. Le risque de malformations congénitales semble être plus grand avec des hautes doses d’acide valproïque* ou lorsque l’acide valproïque* est combiné avec d’autres médicaments contre les crises d’épilepsie. 

La malformation du tube neural la plus courante qui peut être causée par l’acide valproïque* est le spina-bifida (ouverture dans la colonne vertébrale). Le risque d’avoir cette malformation est d’environ 1 cas sur 50 naissances à 1 cas sur 100 naissances (1 à 2%). Prendre un supplément d’acide folique avant d’être enceinte et au début de la grossesse peut aider à diminuer le risque de certaines malformations associés à l’acide valproïque* pour le bébé, comme le spina-bifida. Parlez avec votre équipe soignante de la quantité d’acide folique que vous devriez prendre. Pour plus d’informations sur l’acide folique, vous pouvez consulter la fiche informative ici.

Est-ce que l’acide valproïque* pendant la grossesse augmente le risque d’autres complications liées à la grossesse ? 

L’acide valproïque* pourrait augmenter le risque de faible poids de naissance pour le bébé (moins de 5 livres et 8 onces [2 500 grammes] à la naissance). Il est aussi possible que le nouveau-né ait, temporairement, de faibles niveaux de sucre dans le sang (hypoglycémie). 

Est-ce que l’acide valproïque* pendant la grossesse peut avoir un effet sur le comportement ou l’apprentissage futur de l’enfant ? 

Prendre de l’acide valproïque* pendant la grossesse peut augmenter le risque de troubles d’apprentissage et de troubles de développement chez l’enfant. Plusieurs études ont montré une augmentation du risque de déficience intellectuelle, de retard de développement, de trouble du spectre de l’autisme, d’autres troubles du développement, de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et de trouble de l’attachement. Les études ont aussi trouvé une diminution des capacités de langage et de mémoire, ainsi que des difficultés dans les interactions avec les autres et des difficultés d’adaptation. Cependant, toutes les études n’ont pas trouvé les mêmes résultats. Certains de ces problèmes pourraient être liés à la gravité de l’épilepsie chez la personne enceinte. 

Quels tests sont disponibles pour savoir s’il y a des malformations ou d’autres problèmes pendant la grossesse ? 

Il est possible de dépister les malformations du tube neural pendant la grossesse. Un test sanguin peut être fait pour mesurer la quantité d’une protéine appelée alpha-foetoprotéine (AFP) dans le sang de la personne enceinte. Les bébés avec un spina-bifida ont souvent des niveaux plus élevés d’AFP. Si l’AFP est plus élevée que la normale, d’autres tests peuvent être recommandés. 

Une échographie qui examine la colonne vertébrale du bébé peut aussi être utilisée pour détecter le spina-bifida. Les échographies peuvent aussi identifier d’autres malformations, comme des problèmes cardiaques ou une fente labiale. Parlez à votre professionnelle ou professionnel de santé des tests de dépistage disponibles pendant la grossesse. Il n’existe pas de tests pendant la grossesse pour savoir l’impact potentiel sur le comportement ou l’apprentissage futur de l’enfant. 

3. L’allaitement pendant la prise d’acide valproïque*

La quantité d’acide valproïque* qui passe dans le lait maternel est faible, et les niveaux dans le sang des bébés allaités sont faibles ou indétectables. Il existe une préoccupation théorique (non prouvée) que les bébés allaités et dont la mère prend de l’acide valproïque* pourraient développer des problèmes au foie. Il est donc important de surveiller tout changement ou problème chez le bébé allaité. Si vous remarquez des symptômes comme une jaunisse (jaunissement de la peau ou des yeux), une éruption cutanée ou de la fièvre, contactez la professionnelle ou le professionnel de santé de l’enfant. N’hésitez pas à parler avec votre équipe soignante de toutes vos questions concernant l’allaitement. 

4. Et pour les pères et les donneurs de sperme ?

Si une personne de sexe masculin prend de l’acide valproïque*, est-ce que cela peut affecter la fertilité ou augmenter le risque de malformations ? 

On ne sait pas si l’acide valproïque* peut affecter la fertilité masculine (capacité à rendre une partenaire enceinte) ou augmenter le risque de malformations congénitales au-delà du risque de base. En général, les expositions des pères ou des donneurs de sperme sont peu susceptibles d’augmenter les risques pour une grossesse. Pour plus d’informations, consultez la fiche informative (en anglais) de MotherToBaby sur les expositions paternelles ici.

* Dans cette fiche, le terme « acide valproïque » inclut également les médicaments de la même famille, c’est-à-dire le valproate de sodium, le valproate et le divalproex 

Points-clés

  • L’acide valproïque (Depakene®, Epival®) est utilisé pour traiter l’épilepsie, le trouble bipolaire et les migraines. Il est parfois prescrit sous d’autres noms comme valproate de sodium, le valproate ou divalproex.
  • Pendant la grossesse, l’acide valproïque peut augmenter le risque de malformations congénitales comme le spina-bifida.
  • Ce médicament peut aussi augmenter le risque de troubles du développement et d’apprentissage futur chez l’enfant.
  • Un suivi médical est essentiel si vous prenez de l’acide valproïque pendant la grossesse.
  • L’acide valproïque passe en faible quantité dans le lait maternel, une surveillance est recommandée pour détecter d’éventuels effets secondaires chez le bébé allaité.
  • Consultez toujours votre équipe soignante avant d’arrêter ou de modifier votre traitement.

Références

Veuillez cliquer ici pour les références. 

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Bien que la consultation des symptômes ou autres informations médicales sur notre plateforme puisse orienter vos échanges avec votre professionnel de la santé, ces informations ne doivent en aucun cas être utilisées pour poser un diagnostic médical ou déterminer un traitement.

Avant d’apporter des modifications à votre régime de compléments alimentaires ou de médicaments, veuillez discuter avec votre équipe médicale ou contacter le 811 (Canada) pour garantir la pertinence de ces changements pour votre situation individuelle.

Crédits
Brigitte Martin
Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine
Émy Roberge
Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine

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