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Paroxétine (Paxil®)

Dernière mise à jour: 18 mars 2025

Bienvenue sur notre fiche informative sur la paroxétine (Paxil®) pendant la grossesse et l’allaitement. Ces informations sont basées sur la recherche scientifique disponible. Elles ne remplacent pas les soins médicaux et les conseils de votre professionnelle ou professionnel de la santé.

L’équipe du HUB GROSSESSE en SANTÉ collabore avec MotherToBaby pour vous partager de l’information sur ce sujet. La version originale est disponible ici (données de février 2023).

Serene, notre chatbot, peut aussi répondre à vos questions sur les médicaments durant la grossesse.

Prenez note que cette fiche informative est basée sur des données américaines et a été adaptée pour le Canada, avec une révision par nos expertes et experts canadiens. Des différences mineures existent entre les deux pays. Vérifier toujours auprès de votre professionnelle ou professionnel de santé pour des informations adaptées à votre situation.

1. Qu'est-ce que la paroxétine ?

La paroxétine est un médicament utilisé pour traiter la dépression, le trouble d’anxiété généralisée, le trouble d’anxiété sociale, le trouble obsessionnel-compulsif, le trouble dysphorique prémenstruel, le trouble de stress post-traumatique et le trouble panique. La paroxétine appartient à la classe des antidépresseurs appelés inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Elle est vendue sous des noms de marque comme Paxil®, Aropax®, Brisdelle®, Pexeva® et Seroxat®. 

Quand certaines personnes découvrent qu’elles sont enceintes, elles se demandent parfois si elles doivent changer leur médicament ou arrêter leur traitement. Cependant, il est très important de discuter avec votre équipe soignante avant de faire des changements. Votre équipe soignante peut discuter avec vous des avantages du traitement et des risques d’une condition médicale non traitée pendant la grossesse. Certaines personnes peuvent avoir un retour de leurs symptômes (rechute) si elles arrêtent ce médicament. 

Des études montrent que lorsqu’une dépression n’est pas traitée pendant la grossesse, cela peut augmenter le risque de complications. Vous pouvez consulter la fiche informative (en anglais) de MotherToBaby sur la dépression ici. 

2. Que dit la recherche sur les risques pendant la grossesse ?

Je prends de la paroxétine. Est-ce que ça peut diminuer mes chances de tomber enceinte ? 

Chez certaines personnes, la paroxétine peut augmenter les niveaux d’une hormone appelée prolactine. Des niveaux élevés de prolactine peuvent empêcher l’ovulation (la partie du cycle menstruel où un ovaire libère un ovule). Cela peut rendre la conception plus difficile. La paroxétine pourrait aussi affecter la fonction sexuelle (comme une baisse du désir sexuel). 

Est-ce que la paroxétine augmente le risque de fausse couche ? 

Les fausses couches sont fréquentes et peuvent arriver dans n’importe quelle grossesse pour de nombreuses raisons différentes. Certaines études montrent que la paroxétine pourrait augmenter légèrement le risque de fausse couche. Cependant, les recherches montrent aussi que la dépression elle-même peut augmenter ce risque. Il est donc difficile de savoir si le risque vient du médicament, de la dépression ou d’autres facteurs. 

Est-ce que la paroxétine augmente le risque de malformations congénitales ? 

Les malformations congénitales tooltip peuvent arriver dans n’importe quelle grossesse pour différentes raisons. Parmi tous les bébés nés chaque année, environ 3 à 5 sur 100 (3-5 %) auront une malformation. C’est ce qu’on appelle le « risque de base ». Certaines études montrent que prendre de la paroxétine pendant le premier trimestre pourrait augmenter légèrement le risque de malformations cardiaques pour le bébé. D’autres études n’ont pas trouvé ce risque. Le risque de base de malformations cardiaques dans toute grossesse est d’environ 1 sur 100 (1 %). Si prendre de la paroxétine au premier trimestre augmente réellement le risque de malformation cardiaque au-delà du risque de base, cette augmentation est probablement très faible. La paroxétine n’a pas été liée à d’autres malformations pendant la grossesse. 

Est-ce que la paroxétine pendant la grossesse augmente le risque d’autres problèmes liés à la grossesse ? 

Certaines études montrent que les ISRS, dont la paroxétine, pourraient augmenter le risque d’accouchement prématuré (avant 37 semaines). D’autres études ne trouvent pas ce lien. La dépression elle-même peut aussi augmenter le risque de certains problèmes comme l’accouchement prématuré. Il est donc difficile de savoir si le risque vient du médicament, de la dépression ou d’autres facteurs. 

Certaines études, mais pas toutes, ont montré que prendre des ISRS comme la paroxétine dans la seconde moitié de la grossesse pourrait augmenter le risque que le bébé développe un problème grave des poumons appelée hypertension pulmonaire persistante. Cette condition arrive chez 1 ou 2 bébés sur 1 000 naissances dans la population générale. Selon les études, la probabilité de développer ce problème des poumons lorsqu’on prend un ISRS pendant la grossesse est plus petite que 1 sur 100 (moins de 1 %). 

Je dois prendre de la paroxétine durant toute ma grossesse. Est-ce que mon bébé aura des symptômes de sevrage après la naissance ? 

Prendre de la paroxétine pendant la grossesse peut causer des symptômes temporaires chez le bébé peu après la naissance. Ces symptômes sont parfois appelés « sevrage ». Ces symptômes peuvent inclure de l’agitation, une raideur musculaire, de l’irritabilité, des problèmes de sommeil, des tremblements, des difficultés à manger ou des problèmes à respirer. La plupart du temps, ces effets sont légers et disparaissent d’eux-mêmes. Certains bébés pourraient devoir rester à l’hôpital quelques jours. Ce ne sont pas tous les bébés exposés à la paroxétine qui auront ces symptômes. Il est important que votre équipe soignante sache que vous prenez de la paroxétine pour que votre bébé puisse recevoir les soins adaptés si des symptômes apparaissent. 

Est-ce que la paroxétine pendant la grossesse affecte le comportement ou l’apprentissage futur de l’enfant ? 

On ne sait pas si la paroxétine peut augmenter le risque de problèmes de comportement ou d’apprentissage chez l’enfant. Une étude qui a regardé les personnes enceintes ayant eu une prescription pour un ISRS, dont la paroxétine, a trouvé une augmentation du risque de trouble du spectre de l’autisme. Cependant, avec les études basées sur des prescriptions, on ne peut pas être sûr que les personnes ont bien pris leur médicament. Il est donc difficile de savoir si les résultats sont liés au médicament ou à d’autres facteurs. De plus, cette étude n’a pas pris en compte des facteurs comme d’autres expositions, les problèmes de santé mentale du père, ou d’autre historique familial associé à l’autisme. Une autre étude sur les prescriptions n’a pas trouvé de risque augmenté de trouble du spectre de l’autisme. 

Une étude sur des grossesses où les bébés ont été exposés aux ISRS, y compris la paroxétine, pendant au moins le troisième trimestre n’a pas trouvé de différences dans le développement des 46 bébés exposés et des 23 bébés non exposés, à l’âge de 2 mois et 8 mois. Un suivi de certains de ces enfants a aussi montré qu’il n’y avait pas de différence dans les comportements comme une réaction émotionnelle intense sensibilité émotionnelle, un retrait (ou repli), une irritabilité, une dépression ou de l’anxiété entre les enfants exposés (22 enfants) et ceux non exposés à la paroxétine (14 enfants). 

3. L’allaitement pendant la prise de paroxétine

La paroxétine passe dans le lait maternel en petites quantités. Dans certains cas, des effets secondaires légers ont été signalés chez les bébés allaités. Si vous pensez que votre bébé présente des symptômes (problèmes à dormir, agitation ou pleurs difficilement consolables), contactez la professionnelle ou le professionnel de santé de votre enfant. N’hésitez pas à parler avec votre équipe soignante de toutes vos questions concernant l’allaitement. 

4. Et pour les pères et donneurs de sperme ?

Si une personne de sexe masculin prend de la paroxétine, est-ce que cela peut affecter la fertilité ou augmenter le risque de malformations ? 

La paroxétine peut augmenter les niveaux de l’hormone prolactine, ce qui pourrait affecter la fertilité masculine. On ne sait pas si la paroxétine augmente le risque de malformations congénitales au-delà du risque de base quand une personne de sexe masculin prend le médicament. En général, les expositions des pères ou des donneurs de sperme sont peu susceptibles d’augmenter les risques pour une grossesse. Pour plus d’informations, consultez la fiche informative de MotherToBaby (en anglais) sur les expositions paternelles ici.

Points-clés

  • La paroxétine (Paxil®) est un antidépresseur du groupe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) utilisé pour traiter la dépression, l’anxiété et d’autres troubles.
  • Les études n’ont pas confirmées d’augmentation des risques de fausses couches, de malformations, ou d’autres problèmes de grossesse.
  • Les bébés exposés à la paroxétine en fin de grossesse peuvent présenter des symptômes temporaires après la naissance.
  • La paroxétine passe en petite quantité dans le lait maternel. Dans certains cas, des effets secondaires légers ont été signalés chez les bébés allaités.
  • Consultez toujours votre professionnelle ou professionnel de santé avant de modifier ou d’arrêter votre traitement.

Références

Veuillez cliquer ici pour les références. 

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Bien que la consultation des symptômes ou autres informations médicales sur notre plateforme puisse orienter vos échanges avec votre professionnel de la santé, ces informations ne doivent en aucun cas être utilisées pour poser un diagnostic médical ou déterminer un traitement.

Avant d’apporter des modifications à votre régime de compléments alimentaires ou de médicaments, veuillez discuter avec votre équipe médicale ou contacter le 811 (Canada) pour garantir la pertinence de ces changements pour votre situation individuelle.

Crédits
Brigitte Martin
Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine
Émy Roberge
Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine

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